La décision de la Chambre des députés d’organiser, lundi prochain, une rencontre-débat sur une question aussi importante que «la sécurité globale en Tunisie à l’orée du nouveau millénaire: attributs et perceptions» intervient à point nommé en vue d’interpeller la conscience de tous, toutes appartenances et sensibilités confondues, afin de se positionner clairement dans ce labriythe politico-idéologique né à la faveur de l’imbrication des conceptions et des amalgames, le plus souvent intentionnés, autorisant tous les dépassements possibles et les attitudes les plus éhontées et les plus extravagantes.
Ainsi, la sécurité d’un pays ne peut donc être que globale et ne se limite pas à la sécurité du territoire, la notion de sécurité renferme-t-elle des dimensions complémentaires, cohérentes et liées l’une à l’autre dans la mesure où la sécurité territoriale n’a point de sens ou de signification en l’absence de toutes les autres sécurités: sécurité économique, sécurité politique qui doit être comprise au deuxième degré, celui de la liberté de décision et de l’aptitude à faire entendre sa voix et ses approches, librement et souverainement.
Idem pour la sécurité intellectuelle ou culturelle qui perd toute signification ou portée au cas où la culture nationale se trouverait sous l’emprise du produit culturel international dominant ou adopterait des schémas ou des mécanismes réducteurs, voire destructeurs des spécificités et des attributs de l’identité civilisationnelle de tout peuple.
La Tunisie du Changement, qui a toujours fait triompher la voix de la raison, de la modération, du juste milieu, du respect de l’autre et de la reconnaissance de son droit à la différence, considère, en effet, que la sécurité ne peut être que globale, que toutes ses dimensions sont indissociables et interdépendantes.
De ce fait, l’on ne peut, en aucune manière, tolérer l’atteinte ou les menaces dont peut faire l’objet la sécurité économique ou sociale du pays de la part de quiconque tenterait de nuire aux intérêts vitaux de la Tunisie et ternir son image dans les instances internationales, notamment auprès de ses partenaires stratégiques.
A l’évidence, l’adoption, en juin dernier, par les deux Chambres parlementaires, de la loi sur la sécurité économique, est-elle venue combler un vide juridique dans la mesure où la législation en cours ne prévoyait aucune sanction à l’encontre de ceux «qui établissent délibérément, directement ou indirectement des contacts avec des parties étrangères dans le but de les inciter à porter préjudice aux intérêts vitaux de la Tunisie».
Une loi dont l’ensemble de la classe politique nationale a salué l’adoption, considérant qu’elle «ne restreint aucunement la liberté d’opinion et d’expression garantie par la constitution» et qui vient confirmer que l’intérêt supérieur de la Nation demeure au-dessus de toutes les considérations.
Plus encore, la Tunisie, qui est déterminée à consacrer, davantage, la démocratie, le pluralisme et les droits de l’Homme dans leur acception globale en tant que choix stratégique irréversible, ne peut accepter aucun chantage ni aucun pari sur l’étranger.
Le recours à l’étranger pour tenter de nuire à ses intérêts ne peut donc qu’être un pari sans issue et auquel les Tunisiens, libres et souverains, sont déterminés à s’opposer, avec vigueur et fermeté et attachés, plus que jamais, à préserver et à renforcer encore plus l’image rayonnante de la Tunisie et sa réputation d’un pays stable et homogène. Un pays qui travaille, entreprend, crée, pousse ses jeunes et ses femmes à l’imagination et à l’innovation et contribue, quotidiennement, à l’enrichissement de la civilisation humaine et à la marche de l’histoire.
Forts des acquis et réalisations engrangés, deux décennies durant, les Tunisiens apportent, chaque jour, par leur persévérance, leur abnégation et leur cohésion autour des choix et orientations du Président Ben Ali, la preuve de la solidité de leur engagement citoyen à préserver les intérêts stratégiques de la Patrie, à renforcer son rayonnement et son invulnérabilité.